– Cyberharcèlement et troubles psychologiques et prévention – Dr. Imane Rizk
Phd en psychologie Clinique
التنمر الالكتروني والاضطرابات النفسية والوقاية منها
Introduction
Internet et réseaux sociaux font partie intégrante de la réalité des jeunes, en permanence et en tous lieux. Ils y sont profondément attachés.
Les médias sociaux et les nouvelles technologies, sont utilisés de manière saine et responsable par l’immense majorité des jeunes. Ils sont un formidable vecteur d’acquisition et de partage de connaissance et permettent la réalisation de choses qui n’étaient pas envisageables, auparavant. Si les nouveaux médias peuvent être notamment l’occasion de montrer une autre image de la jeunesse, certaines pratiques peuvent engendrer des dommages importants auprès de certains jeunes. C’est le cas du cyberharcèlement, également appelé cyberintimidation ou cyberbullying (de l’anglais to bully, faire peur, tyranniser).
Définitions
Selon Smith et al., le cyberharcèlement se définit par un acte intentionnel, agressif et répétitif à l’encontre d’une victime, à l’aide d’outils de communication électronique. Il est perpétré par un individu ou un groupe d’individu.
Les chercheurs Bolman et Vollink rajouteront à cela les conséquences et les souffrances psychologiques causées par ces actes. [1]
Le terme « cyber » est un « préfixe servant à former de très nombreux mots relatifs à l’utilisation du réseau Internet ».
En effet, il recouvre l’ensemble des activités liées à l’utilisation d’Internet, comme la cybersécurité, la cyberdéfense, le cyberespionnage, le cyberharcèlement, etc… [2]
Harcèlement : le verbe « harceler » résulte de « Herseler » en ancien français, faisant référence à la « herse », un outil agricole qui « malmène la terre en la retournant ».
Avant l’apparition de la définition actuelle, le harcèlement faisait référence à des comportements d’animaux agressifs et des attitudes répétitives envers d’autres espèces plus imposantes qu’eux. Actuellement, il désigne des comportements humains abusifs et répétitifs envers autrui. [3]
En psychanalyse, le harcèlement est une arme pour celui qu’on désigne comme étant un pervers narcissique. Celui-ci a pour objectif d’affecter, voire de détruire, l’identité de l’individu. Il effectuera ces tâches de manières répétitives et insistantes et fera subir à sa victime des humiliations. Romano (2015) expose des critères repérables du harcèlement :
− La répétition des comportements harceleurs, dans la durée.
− L’intention de nuire.
− L’abus par intimidation, emprise autoritaire ou psychique.
− Une absence de sentiment d’insécurité vécu par la victime.
− Les répercussions et les blessures psychiques infligées par le harcèlement. [3]
Quels sont les facteurs qui amènent une personne à adopter des comportements cyberharceleurs ?
– Les auteurs de cyberharcèlement adoptent ce type de comportement, car ils présentent un manque d’empathie envers autrui. [4]
– Le vécu d’une personne peut influencer l’adoption de comportements cyberharceleurs. [4]
– Une personne cyberharceleuse adoptera ce type de comportements, afin d’affirmer son identité au sein de son groupe de pairs et de démontrer sa popularité. [5]
– L’importance de la popularité sur Internet: se ramène à la «sentimentalité autoritaire». [6]
Le profil du harceleur (s’il a été harcelé: identification à l’agresseur; dans la plupart des cas) présente une grande variété de diagnostics, dont des troubles psychotiques; des troubles de la personnalité comme le narcissisme, l’obsessionnel, le paranoïaque, l’antisociale ou borderline, sur un mode de fonctionnement généralement pervers et des troubles délirants comme l’érotomanie, etc… [7]
Différentes formes de cyberharcèlement : [6]
Nancy Willard (cité dans Bellon & Gardette, 2019) a séparé le harcèlement en sept catégories :
– La dénigration : ce sont un ensemble de rumeurs, de calomnies et de ragots cherchant à détruire la réputation de quelqu’un.
– L’exclusion : cette forme de harcèlement a pour but de mettre une personne à l’écart. Cela peut être à l’extérieur d’un groupe, d’un réseau commun ou d’un jeu.
– Le flaming : cela consiste à poster des messages hostiles, insultants et avec l’intention de créer un conflit sur un groupe de discussion. Ces messages sont appelés “flames”. Cette forme de cyberharcèlement peut aussi porter le nom de harcèlement verbal en ligne.
– L’impersonalisation ou mascarade : cela concerne l’usurpation d’identité avec l’intention de nuire. L’auteur emprunte le pseudonyme d’une personne, puis envoie des insultes à d’autres, afin que la victime soit « punie ».
– Le cyberstalking : persécution, traque et harcèlement en personne ou via des moyens de communication comme le SMS, le courriel ou le téléphone. Il peut se faire sous forme de publication de films érotiques ou de photos nues sans l’accord de la personne, diffusion de photos ou de films trafiqués, vol d’identité, agissement visant à faire passer la victime pour une criminelle et à salir sa réputation.
– Le outing ou Trickery : ensemble de moyens par lesquels des informations confidentielles et intimes sont rendues publiques. Une forme de outing s’appelle le sexting. C’est l’envoi ou la réception d’images sexuellement explicites ou suggestives par l’intermédiaire d’un téléphone portable.
– Harassement : cela consiste à envoyer des messages sans interruption à la victime. Ce sont des messages violents et offensifs.
Conséquences psychiques et physiques du cyberharcèlement
À l’ère numérique, il n’a jamais été aussi simple de communiquer. Les services de chat et de messagerie instantanée encouragent les jeunes à rester connectés et donc à se tenir proches de leurs amis.
Avec l’apparition de nouveaux médias sociaux, comme Facebook, WhatsApp, Instagram, Tumblr, Pinterest, YouTube ou encore Tiktok, les adolescents ont l’embarras du choix. Ce qu’ils apprécient tout particulièrement est le fait d’intégrer une Communauté. Le phénomène a évidemment des conséquences sur l’adolescent harcelé comme sur le harceleur.
Les troubles physiques peuvent apparaître comme :
− Trouble du sommeil et / ou Nervosité et manque d’énergie.
− Migraines.
− Perte de mémoire.
− Troubles alimentaires (obésité, etc).
− Mutilations corporelles.
Il est important de souligner que le stress continu peut engendrer des troubles physiologiques tels que des douleurs articulaires, des troubles digestifs, des maladies chroniques, des maladies de la peau, des problèmes cardiaques, des troubles gynécologiques et aussi des conséquences scolaires.
Les personnes harcelées éprouvent en grande partie de la colère, mais également de la tristesse. S’ajoutent à cela, le sentiment de trahison, de désespoir, de détresse émotionnelle, d’impuissance et de peur. [8]
Cette anxiété s’installe, car elles n’ont plus le contrôle sur les évènements et elles ne veulent pas confronter le regard des autres. La victime peut présenter des troubles psychiques dus aux répétitions du harcèlement telles que le stress, l’anxiété, la mauvaise humeur, la honte, la perte d’estime de soi, la phobie scolaire ou la phobie sociale, la dépression ou des comportements Autodestructeurs et le suicide dans des graves conditions. [1]
Programme de Prévention « Jeunes et Violences » :
– L’implication de l’empathie dans le rapport avec autrui, à travers le numérique. [4]
– Prise de conscience.
– Apprendre les uns des autres.
– Transmettre les connaissances.
– Coordonner prévention, intervention et répression.
Le rôle des Parents: [9]
– Aider l’enfant à acquérir des compétences médiatiques.
– Encourager l’enfant à se confier (AVOIR CONFIANCE EN LUI ET EN SES COMPÉTENCES).
– Ne pas craindre d’aborder la question du cyberharcèlement.
Les réseaux eux-mêmes
La loi exige que les réseaux sociaux mettent en place plusieurs moyens pour limiter le cyberharcèlement : [5]
− Bloquer (filtrer) certains commentaires négatifs, néfastes ou les supprimer.
– Possibilité de rendre son profil « privé ».
− Obtenir une autorisation sur les commentaires que les autres peuvent mettre sur notre profil.
− Signaler le contenu harcelant (afin de bloquer ou même supprimer le compte harcelant).
Les établissements scolaires : [9]
– L’école à un rôle éducatif important lié à la vie collective. Nous pouvons donc faire le lien avec l’activité collective des réseaux sociaux (jeux, etc.)
– L’école est un lieu d’apprentissage en ce qui concerne les compétences technologiques ainsi que l’information et la communication. L’adoption d’un comportement éthique, citoyen et sûr sur internet fait donc partie des apprentissages enseignés aux écoliers.
– Prévention contre le cyberharcèlement dans les classes.
– Médiation par les pairs.
– Éducation aux Médias.
Conclusion
Le harcèlement existe depuis longtemps, bien avant la création des réseaux sociaux. Une dispute à l’école qui se terminait dans le cours de récréation. Mais
aujourd’hui, ces disputes se perpétuent sur internet. La victime n’a donc plus aucun moment de répit. Le phénomène du cyberharcèlement n’est rien de plus qu’une évolution dite, logique, du harcèlement entre pairs.
C’est pourquoi, LES PROGRAMMES PRÉVENTIFS SONT UTILES POUR acquérir des compétences personnelles telles que : l’écoute, la prise de conscience, la communication, la patience , l’information, la sensibilisation, la mission d’engagement à l’école et la persévérance qui peuvent prévenir le harcèlement.
Références
[1] Blaya, C. (2018). Le cyberharcèlement chez les jeunes. Enfance, 3 (3).
[2] Le Dictionnaire Larousse. (2020) – Cyber. Dans Le Dictionnaire Larousse.
[3] Romano, H. (2015). Comprendre. Dans : H. Romano, Harcèlement en milieu scolaire : Victimes, auteurs : que faire ? Paris: Dunod, p. 21.
[4] Blaya, C. (2013). Les ados dans le cyberespace : Prises de risque et cyberviolence. Louvain-la-Neuve, Belgique : De Boeck Supérieur.
[5] Le cyberharcèlement chez les ados (2013) : explications et outils. Journal du droit des jeunes.
[6] Bellon J.-P. & Gardette B. (2019). Harcèlement et cyber harcèlement à l’école : une souffrance scolaire en réseau. Paris : Édition ESF.
[7] American Psychiatric Association (APA), (2015). DSM-V. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, Issy-les-Moulineaux, Elsevier Masson, pp. 572-573.
[8] Blaya, C. (2011). Cyberviolence et cyberharcèlement : approches sociologiques. La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation.
[9] Blaya, C. (2015). Les dossiers des sciences de l’Education. Les programmes d’interventions contre la cyberviolence et le
cyberharcèlement : quels moyens, quelle efficacité ?. Les dossiers des sciences de l’éducation.
د. إيمان رزق – لبنان
دكتوراه في علم النفس العيادي .
– أخصائية في علم النفس العيادي وفي علم الادمان .
– أخصائية في العلاج النفسي المعرفي والسلوكي .
– أخصائية في العلاج النفسي التحليلي .
– عضو في مركز الضاد الدولي للتدقيق والتصويب .
– مترجم في مجلة الضاد الدولية للعلوم الانسانية والاجتماعية .
– باحثة أكاديمية أو كاتبة في مجلة الضاد الدولية للعلوم الانسانية والاجتماعية .
– عضو في اللجنة العلمية لمؤتمرات مركز الضاد الدولي للتدقيق والتصويب .
– عضو في هيئة تحرير مجلة الضاد الدولية للعلوم الانسانية والاجتماعية .
– عضو في الرابطة العربية للبحث العلمي وعلوم الاتصال .
– أمينة السر في الرابطة العربية للبحث العلمي وعلوم الاتصال .
– باحثة أكاديمية في مؤتمرات الرابطة العربية للبحث العلمي وعلوم الاتصال .
– كاتبة في مجلة الرابطة العربية للبحث العلمي وعلوم الاتصال .
– عضو في الجمعية اللبنانية للعلاج المعرفي والسلوكي .
– عضو في نقابة النفسانيين .
– أستاذة في الجامعة اللبنانية، كلية الصحة العامة ، الفنار .